Adapter l’accompagnement

(IME Condamine/SESSAD Nantua)

Comment faire en sorte que le télétravail ne soit pas un obstacle pour soutenir les jeunes ? Dès l’annonce du confinement, en quelques jours, les professionnels de l’éducatif de Condamine ont bâti une nouvelle façon de travailler faite d’outils pédagogiques neufs et adaptés à chaque situation, tout en maintenant des liens aussi tangibles que possible.

Pour être efficace, le suivi à distance s’adapte aux besoins et à la personnalité de chacun : téléphone ou visio, c’est au choix. Parmi les familles qu’accompagne Lolita Grobon, monitrice-éducatrice, trois ont fait le choix de la visio. « Ils sont contents de nous voir et l’enfant se concentre plus sur l’activité » explique-t-elle. Preuve de ces bienfaits, une maman a souhaité passer d’un à deux échanges hebdomadaires. « Certains préfèrent car ils nous voient, sont rassurés et savent qu’ils peuvent compter sur nous, qu’on ne les lâche pas » ajoute Mélanie Michaud, accompagnante éducatif et social.

Bien négocier le tournant

Un emploi du temps permet de savoir qui joindre à quel moment, selon les disponibilités des parents. « On essaie d’appeler aux mêmes jours et aux mêmes heures pour garder un rythme » précise Lolita Grobon. Pendant la séance, l’éducatrice travaille en simultané avec l’enfant pendant 30 à 45 minutes. Les supports de travail, conçus en équipe sont envoyés aux familles, par mail ou courrier. « On travaille l’essentiel, en lien avec le besoin des enfants et leur projet personnalisé » explique Lolita Grobon. Ensuite, elle ménage un temps d’échange avec les parents, essentiel devant l’ampleur des changements vécus par les enfants.

Les activités ont été pensées en fonction des projets des jeunes et rapidement, surtout pour les enfants ayant peu d’activités en journée. Pour eux, il convenait de ne pas les laisser s’ennuyer et de préserver la dimension éducative. Mélanie Michaud poursuivit l’activité « les petits bricolos » stimulant la créativité, l’art manuel et la fabrication. « Je leur envoie les idées qu’ils fabriquent chez eux et me font suivre des photos. » Elle profite aussi du confinement pour finaliser des projets abandonnés faute de temps. Une idée autour de la photo est dans ses cartons.

Chaque fiche activité signale clairement les objectifs éducatifs, permettant aux parents d’estimer les progrès de leurs enfants. L’accompagnement porte aussi sur la vie quotidienne et sur des solutions pour occuper intelligemment les journées : mots croisés, mots mêlés…

Lolita Grobon travaille beaucoup sur l’éveil des sens avec les jeunes.

 

 

 

 

 

 

Le livret : l’étape suivante

Pour deux enfants en mal d’occupation, Mélanie Michaud a créé un livret rassemblant la dimension scolaire, les travaux manuels et l’accompagnement au quotidien autour d’un thème. Chaque semaine, avec l’appui de l’enseignante, le livret prend les couleurs d’un pays pour travailler sur le drapeau, les villes, faire des mots mêlés, des activités manuelles ou de la cuisine. « Un enfant adore la géographie. Il connaît la carte du monde par cœur » justifie Mélanie Michaud. Après les États-Unis et l’Inde, cap sur l’Afrique. « Ça leur prend du temps et leur demande de la réflexion. Le but n’est pas qu’ils le fassent en une journée mais sur toute la semaine. Les jeunes mélangent le plaisir, l’éducatif et le scolaire et vont apprendre plus ».

« Pour chaque fiche activité, les objectifs à travailler son signalés pour que les parents repèrent s’ils sont réalisés ou non » détaille Mélanie Michaud.
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