Une rentrée par pallier à l’UEMA

À Prévessins-Moëns, l’UEMA s’adapte pour accompagner les enfants avec le déconfinement comme horizon. Étape par étape, parents et enfants reprennent le chemin de l’école, d’abord virtuelle, pour retrouver un rythme et des repères.

« Au début, je donnais 5-6 objectifs pédagogiques par enfant mais j’avais peu de retour. Les familles étaient débordées » se souvient Maxime Charbonnier, enseignant spécialisé. Les professionnels s’étaient répartis les rôles pour ne pas surcharger des parents jonglant le télétravail, leur enfant à l’UEMA et la fratrie. Mais personne n’imaginait un confinement si long.

Progressivement, Maxime Charbonnier se focalise sur des aspects moins contraignants pour que chacun s’empare de ce qu’il peut. En vidéo, il lit des albums, chante et reprend des comptines à gestes. Un mail hebdomadaire précise les objectifs pédagogiques et des envois proposent des actions sur l’art visuel, la motricité… Les parents s’en emparent et les retours arrivent. « Je suis extrêmement et agréablement surpris par leur implication. La confiance s’est installée, chacun est soucieux des autres. »

 

Le virtuel pour anticiper le réel

Avant les vacances de Pâques, grâce à l’outil virtuel du CNED, quatre temps de classe de 15 minutes sont organisés, rappelant les regroupements de début de journée avec un chanson pour saluer chaque enfant, un temps de comptine pour apprendre à imiter les gestes et une lecture d’album. Les sept familles ont joué le jeu malgré les obstacles techniques et organisationnels rencontrés par deux d’entre elles.

« Ces temps sont d’abord du plaisir mais l’idée est d’aller vers plus de régularité » insiste Maxime Charbonnier. « Ils réinscrivent parents et enfants dans une dynamique quotidienne avec la classe pour se projeter vers la rentrée. » En parallèle, les éducateurs donnent toute sa place à l’école à la maison dans le planning des jeunes.

 

Maintenir une vigilance

Si le virtuel maintient un lien jusqu’au retour en classe, travailler l’inclusion reste difficile. Les échanges à distance se font avec des adultes connus et l’école maternelle n’organise pas de séances visio. L’enjeu est surtout de revoir à la baisse les objectifs pédagogiques fixés pour la fin d’année. Quant aux régressions, elles restent rares. « On propose des choses que les enfants peuvent réussir avec leurs parents » explique Maxime Charbonnier. « L’obstacle est leur capacité à généraliser les compétences apprises. » Une attention particulière est portée aux sortants de l’UEMA dont les objectifs en termes de comportement et de communication sont essentiels pour réussir leur avenir.

D’ici le 11 mai, il faudra travailler par paliers, récolter les informations et les partager pour préparer un retour en sécurité. « Les parents sont inquiets quant à la transmission du virus et le respect des gestes barrières. Porter un masque va être compliqué car les enfants risquent de ne pas nous reconnaître » note Maxime Charbonnier.

« J’ai été ravi de les voir réagir à ma voix, à mon visage » confie Maxime Charbonnier à propos des classes virtuelles.
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