Fort de la réussite de la première expérience, Préo en a commencé une seconde sur le bassin d’Oyonnax. Le bilan de l’an dernier est flatteur. Sur 11 jeunes accompagnés en deux temps, 10 ont repris à une scolarité adaptée à la rentrée. Le millésime 2023-2024 s’est construit rapidement après l’obtention des financements à la fin de l’été. Il sera soutenu cette année par la Cité éducative d’Oyonnax, bénéficiant de fonds de la Politique de la ville, et la Fondation de France qui intervient sur des projets innovants à destination des publics fragiles.
Après plusieurs tentatives pour trouver des locaux, le choix s’est porté sur le PRA (Pôle ressources adolescents) dont l’animatrice sera détachée sur de l’accompagnement. Cette localisation permettra aussi aux jeunes d’identifier le PRA, structure bien ancrée dans le tissu oyonnaxien, comme un atout, un point de repère à long terme.
Le premier axe de travail sera une sensibilisation des professionnels du bassin d’Oyonnax à cette question. Plusieurs actions sont prévues en établissement, dans le 1er et le 2d degré ainsi qu’après des libéraux et du secteur médico-social. Ensuite, une journée thématique à destination des professionnels et des parents est prévue pour le mois de mai. Enfin, deux sessions de douze semaines seront organisées pour des jeunes en refus scolaire anxieux.
Neuf demandes ont été reçues pour la première qui a débuté le 20 novembre et durera jusqu’en mars. Pour accueillir au mieux les jeunes, les professionnels ont construit une thématique afin de dispenser des accompagnements en demi-journées, ponctuées de médiations thérapeutiques et éducatives. L’équipe, nouvelle par rapport à la première année, comprend Stéphanie Roubin, psychologue au CMPP et au PCPE ainsi qu’Hélène XX, éducatrice sur l’ÉMAS, le CMPP et le PCPE. Elles interviendront au côté de cinq enseignants volontaires dont les cours seront rémunérés par l’Éducation nationale dans le cadre du SAPAD.
Le programme des douze semaines vise à lutter contre le refus scolaire anxieux à travers une remise en mouvement, la gestion des émotions, du stress et l’ouverture sur l’extérieur. Il a été pensé comme une progression par étapes ludiques. Les séances sont construites telle une aventure de Koh-Lanta pour donner les moyens de survivre au refus scolaire anxieux. « Ce sera un escalier à gravir. On va essayer de formaliser les petites étapes, les objectifs de chaque semaine », souligne Stéphanie Roubin. Chaque fin de semaine, une cérémonie des votes, mimant l’émission de télévision, servira à mesurer le chemin parcouru.
La session aura trois phases : l’accroche, la survie et l’envol. Chaque semaine comprendra un thème résumé par un verbe d’action (se rencontrer, se connaître, faire alliance…), des travaux sur les sens, la mise en mouvement et enfin la séparation. Les demi-journées de présence mélangeront les activités pensées par l’équipe PREO et celles plus pédagogiques assurées par les enseignants.
À terme, l’objectif sera de pérenniser PREO à l’échelle locale ou départementale. Des démarches sont en cours en ce sens à l’heure où la santé mentale des élèves devient un sujet porteur sur lequel le médico-social peut apporter une expertise précieuse au monde l’éducation