PEP’ Ain le Bref N°3-Octobre 2021

Loisirs pour tous 01 sous les projecteurs

Pour que chaque enfant, avec ses spécificités, ait le droit à un accueil en centre de loisirs. Le dispositif Loisirs pour tous a été inauguré dans la foulée de l’assemblée générale des PEP 01, du 8 septembre 2021 en présence des associations partenaires, des professionnels et des financeurs.

 

Lorsque la CAF, le Conseil Départemental, la MSA et l’État ont déposé un appel à projets pour créer un Pôle Ressources Loisirs Handicap (PRLH) dans l’Ain, les PEP  ont convenu de répondre avec les FRANCAS . Quoi de plus naturel pour une association attachée à l’idée que chaque jeune trouve sa place dans la société et le droit commun ? Comme l’a souligné Denise Valençon, deuxième Vice-Présidente de la CAF de l’Ain, l’intérêt des gestionnaires de centres de loisirs pour l’inclusion et la mixité est grandissant.

 

Tous mobilisés

C’est pour aller plus loin, renforcer la professionnalisation et atteindre les jeunes de 3 à 17 ans que les financeurs ont souhaité créer ce pôle ressources handicap. Baptisé Loisirs pour tous 01, le projet porté par les PEP avec le soutien des Francas de l’Ain a démarré fin 2020. D’emblée, le partenariat était une évidence. « Nous sommes complémentaires », a expliqué Stéphane Collard, alors Président des Francas de l’Ain. « Nous apportons des méthodes pédagogiques et l’expérience du milieu des accueils collectifs de mineur. Les PEP amènent leurs connaissances techniques sur les différents handicaps et le médico-social. »

« C’est une réelle avancée pour toutes les familles de l’Ain », a rappelé Olivier de Seyssel, Président de la MSA Ain-Rhône. Elles pourront mieux concilier leurs vies familiale et professionnelle tandis que plus de jeunes pourront se socialiser. « Il est essentiel que tous les enfants puissent bien grandir, s’épanouir et avoir accès à l’instruction. Les activités de loisirs, sportives et culturelles sont des temps de rencontre, d’échange qui apportent un enrichissement essentiel », a insisté Hélène Maréchal, Vice-Présidente du Conseil Départemental, déléguée à l’enfance et à la famille.

Objectif pérennisation

Pour chacun, les bienfaits de Loisirs pour tous sont clairs. « Je crois que ce dispositif ramène à ce qu’est l’éducation populaire : prendre la personne là où elle est, comme elle est. Le handicap apporte une richesse supplémentaire dans la connaissance de l’autre, le partage, l’entraide, la solidarité. Ce type de dispositif devrait être évident, naturel. On est sur des fondamentaux du vivre ensemble », a exprimé Benjamin Ziziemsky, adjoint à la Mairie de Bourg-en-Bresse, délégué à l’action éducative et à la petite enfance.

Toutefois, Loisirs pour tous, avec son budget annuel de 40 000 €, reste éphémère. « Nous souhaitons sa pérennisation et espérons être rejoints par d’autres financeurs comme l’ARS », a conclu Serge Favier, président des PEP 01. « Le travail ne fait que commencer. Il convient d’unir nos forces pour faire connaître ce dispositif, de faire en sorte qu’il soit le plus accessible possible et surtout de le pérenniser », a ajouté Olivier de Seyssel.

 

DES professionnels

Porté par Jean-François Bournhonnet, responsable formation des Francas, Florianne Duval, chargée de développement des Francas, Jean-François Roy, responsable du dispositif aux PEP et Sylvain Simon, éducateur spécialisé aux PE, Loisirs pour tous a rencontré 29 structures en neuf mois.

 

Les Coordinateurs de Parcours Personnalisé … des promoteurs des besoins et des réponses inclusives pour tous

Interface entre les acteurs de l’accompagnement et les défenseurs des besoins, les coordinateurs de parcours sont présents aux côtés des jeunes et de leur famille de la réception d’une notification à la sortie de l’association en assurant un suivi au plus près des attentes.

Des professionnels indépendants

La coordination de parcours, Sandra Soulé connaît bien. Arrivée à l’IME d’Hauteville en 1997 comme éducatrice spécialisée, elle s’implique au début des années 2010 dans la refonte du projet d’établissement qui fait émerger à titre expérimental la fonction de coordinateur de projet. En 2013, elle se positionne à temps plein sur ce poste. On l’appelle alors « le cobaye des coordinateurs ». Thomas Davallan a rejoint l’aventure plus récemment. Éducateur spécialisé, il intègre le SESSAD autisme en 2016. « J’ai toujours fait un peu de coordination, mais différemment, comme référent éducatif », explique-t-il.

Depuis 2019, ils ont intégré le service de coordinateur créé par l’association. Ils sont désormais sept à suivre des situations sur plusieurs structures. L’an dernier, cinq d’entre eux ont participé à une formation certifiante : une occasion précieuse de réfléchir à leur métier devenu central. « On se questionnait beaucoup sur ce travail, le lien avec les équipes, les familles. Cela nous a permis de voir comment cette fonction a été pensée, de mieux définir notre rôle », se souvient Thomas Davallan.

 « Nous sommes là pour représenter les familles, défendre leurs intérêts », décrit Sandra Soulé. Pour que la mécanique fonctionne, il est indispensable de bien appréhender la place de chacun. « Le coordinateur est l’interlocuteur sur le projet, sa construction, le parcours, les ruptures, les transitions. Pour la mise en action, ce sont les établissements et leurs professionnels qui connaissent mieux l’enfant dans le quotidien », détaille Thomas Davallan.

découvrez la vidéo « Coordinateur de parcours personnalisé : des attentes au projet »

Lien vidéo

Accompagner les enfants admis

Si la démarche est actuellement annualisée, une réflexion est en cours pour développer des moyens d’évaluation afin de s’assurer plus fréquemment que le projet correspond toujours aux besoins de l’enfant pour éventuellement le réajuster.

Les coordinateurs sont aussi mobilisés pour les situations complexes, de transition ou présentant un risque de rupture dans l’accompagnement. Dans ces cas-là, ils sont sollicités par les structures, les familles ou les repèrent eux-mêmes.

À l’autre bout du parcours, les sorties sont pour l’instant pensées dans le cadre de la construction des projets. « Préparer la transition, c’est accompagner les familles, leur présenter ce qui est possible », précise Sandra Soulé. « On aide aussi à donner du sens, à comprendre, à cheminer. » Après la sortie des bénéficiaires, un suivi à trois ans impose, au minimum ,un contact annuel pour s’informer de la situation et de l’évolution du jeune. En cas de besoin, un travail d’orientation est possible.

 

Une prime au milieu ordinaire

« Le projet décline un ensemble de prestations proposables par un établissement ou service, mais aussi à l’extérieur », ajoute Thomas Davallan. Le travail des coordinateurs dépasse l’enceinte des structures.

Les réponses sont organisées en fonction des besoins, et non selon ce que la structure peut offrir. La solution doit être cherchée, d’abord dans le milieu ordinaire sur le territoire. « On se demande toujours s’il n’y a pas de réponse au-delà de la structure. Nous avons cet objectif de retour vers le droit commun. » Cette ouverture est facilitée par le positionnement des coordinateurs, situés hors des établissements ou services, sans être sous la hiérarchie des responsables de site. Plus indépendants, ils ont un regard transversal.

Accompagner les enfants admis

Chaque coordinateur suit une quarantaine de jeunes sur plusieurs structures au sein d’un périmètre géographique. « Nous organisons le recueil d’observations pour définir les besoins des enfants », explique Thomas Davallan. « Les professionnels des établissements sont nos premiers partenaires. » Les intervenants extérieurs (école, professionnels libéraux…), les familles et les bénéficiaires sont aussi impliqués. Il faut comprendre leurs attentes et les relayer auprès des professionnels. Les coordinateurs sont une interface. Ils créent les conditions d’un échange productif afin de bâtir un projet d’accompagnement centré sur des objectifs dans lesquels chacun se retrouve.

Si l’accompagnement des enfants admis reste le cœur de leur métier, les coordinateurs sont mobilisés plus tôt. Dès la réception d’une notification MDPH, ils prennent contact avec la famille concernée. Si elle accepte, le coordinateur dresse un état des lieux, recueille les attentes pour appuyer la demande : le besoin est-il urgent ? La solution envisagée est-elle la plus adaptée ? Quelle alternative s’il n’y a pas de place ?

Ces informations alimentent une commission d’analyse qui priorise les situations selon les besoins et les places disponibles. Face à des listes d’attente conséquentes, ce travail en amont est précieux. « Nous essayons de les diminuer, de les fluidifier, d’éviter d’oublier des familles », précise Sandra Soulé. Il assure aussi une vision objective des situations et des choix d’admission.

DINAMO Sco : Une belle rencontre autour du Handball

Le 25 juin, le club de Handball de Montréal la Cluse a initié les jeunes et professionnels de l’IME DINAMO Sco de Condamine.

 

En 2020, le club de handball de Montréal-la-Cluse souhaitait attirer de nouveaux licenciés, cherchait des relais et des infrastructures. Progressivement, des liens se nouent avec l’IME Dinamo Sco de Condamine qui ouvre son gymnase pour quelques entraînements. De ces racines va germer un partenariat plus approfondi. Une démonstration de la pratique pour les enfants de l’IME est prévue, mais rapidement, le projet prend de l’ampleur. Il est décidé d’inclure le SESSAD de Nantua et le Service d’Accueil de Jour (SAJ) Dinamo l’Étape de Montréal-la-Cluse. «L’idée était de faire rencontrer différents jeunes et professionnels entre eux, d’apprendre à se connaître », confie Thierry Humbert, chargé d’insertion professionnelle au SESSAD Pro.

 

Graines de champions

Le 25 juin, tous les volontaires ont pris la direction de Condamine pour une matinée d’ateliers supervisés par les professionnels des PEP et les bénévoles du club. Les jeunes ont ainsi pu découvrir toutes les facettes du sport. Une des clefs de la réussite de la journée a été l’engagement du club venu avec leur matériel pour expliquer la pratique à un public avec lequel ils n’ont pas l’habitude de travailler. Après l’effort, les participants ont partagé un pique-nique. Ils sont repartis avec un diplôme et un livret en facile à lire et à comprendre sur le handball.

Ce moment d’échange a été bien accueilli par tous. « On a proposé une activité sympa pour les petits et les plus grands, qui ouvre l’esprit et changeait du cadre habituel », souligne Thierry Humbert. Face à un tel succès, l’initiative ne demande qu’à être renouvelée !

Équipe Mobile d’Appui à la Scolarité (EMAS): l’expertise médico-sociale au service de l’enseignement pour tous

Avec les ÉMAS (Équipes mobiles d’accompagnement à la scolarité), le médico-social renverse son mode de fonctionnement habituel en accompagnant les professionnels pour éviter une rupture de scolarisation et accueillir les enfants à besoins éducatifs particuliers.

Pilotées par les ARS, les ÉMAS associent l’Éducation Nationale et les MPDH. Après des expérimentations dans certains départements, elles ont été généralisées en 2020. Dans l’Ain, Entraide Union (ex-Entraide Universitaire) et les PEP 01 ont répondu ensemble à l’appel à projet et divisé le département en deux : Entraide Union au sud, les PEP 01 pour une zone nord couvrant de la Bresse au bas Bugey via le Pays de Gex.

Après une réponse positive obtenue en septembre 2020, le reste de l’année a servi à définir le fonctionnement des ÉMAS (missions, secteurs géographiques, outils, saisine…)  avec l’Éducation Nationale, avant la mise en service en février 2021. Ce temps a été précieux pour penser un dispositif mêlant les cultures d’associations gestionnaires du médico-social et de l’Éducation Nationale.

des situations variées

Les modes d’interpellation sont construits avec l’Éducation Nationale. Dans le premier degré, la sollicitation vient de l’inspecteur de circonscription. En collège et lycée, ce rôle incombe au chef d’établissement. Les directeurs d’associations ou les élus gérants le périscolaire peuvent aussi contacter le service.

Une fois que les dispositifs existants ont été sollicités, l’ÉMAS peut être mobilisée, lorsque des professionnels rencontrent une difficulté avec un élève à besoin éducatif particulier. Les motifs comme les profils sont variés : élève avec ou sans notification MDPH, jeune accompagné par une structure médico-sociale, enfant non diagnostiqué…

Les clefs du succès de l’intervention sont la mobilité et la réactivité. « Nous avons fixé une exigence : apporter une première réponse dans les trois jours. Puis nous essayons sous sept jours d’avoir un contact avec les enseignants, la communauté éducative ou pédagogique », souligne Thomas Durafour, manager de service de Dinamo Parcours et coordinateur de l’ÉMAS.

Cette prise de contact permet de préciser les besoins qui pourraient être noyés par le vécu émotionnel. En allant à la rencontre des professionnels, l’équipe analyse la situation et cible les difficultés pour réfléchir aux préconisations qui seront le fil conducteur de l’intervention. Un plan d’action sera construit avec les solliciteurs qui restent aux commandes. « L’Éducation Nationale a beaucoup de services, de personnels pour répondre aux difficultés des enfants. Nous sommes dans la bienveillance. On n’arrive pas comme des « sachants », mais on vient en soutien avec notre expérience du médico-social », précise Sabrina Bonnod, coordinatrice de l’ÉMAS d’Entraide Union.

Donner des clefs

Les situations sont réparties entre les membres de l’équipe qui essaient, si possible, d’intervenir à plusieurs (avec un référent principal) pour apporter une pluralité de regards.

« Nous agissons ensuite comme un filet de sécurité pour maintenir une présence rassurante sans être au premier plan », résume Élodie Lambelho Vaz, psychologue. La durée des interventions n’est pas définie, mais doit être courte. « L’idée est d’ouvrir les perspectives de travail des professionnels, qu’ils piochent dans d’autres outils. Nous leur donnons des clefs pour trouver la solution », précise Rachel Lapierre, psychomotricienne. En fonction des observations, l’ÉMAS peut aussi diriger la famille et l’enseignant vers la MDPH.

Se rencontrer et faire confiance

Depuis début 2021, l’ÉMAS des PEP 01 est intervenue sur neuf situations, essentiellement sur les circonscriptions d’Oyonnax, de Bellegarde et du Pays de Gex. « Nous voulons aller plus loin dans la zone nord du département », affirme Thomas Durafour, pour qui les partenariats seront incontournables pour renforcer la visibilité d’un service assez neuf. « Il est très important de rencontrer les professionnels en établissements. Nous sommes complémentaires et travaillons ensemble pour que tous les enfants soient des élèves apprenants et sachants. » Sans agrément ni objectif quantitatif, l’ÉMAS vise à traiter le plus de situations possible.

Une solution trouvée ensemble

En mai 2020, l’ÉMAS est contactée pour une enfant de CP avec des difficultés d’apprentissage. Des solutions avaient été cherchées sans succès . Des rencontres ont eu lieu entre l’enseignant, la directrice, l’ergothérapeute et la psychomotricienne de l’ÉMAS pour appréhender la situation, lever les obstacles culturels et établir des préconisations. Une observation en classe a révélé qu’une aide quotidienne auprès de l’enfant serait bénéfique. Un document a été produit pour aider les parents à accepter l’intervention d’une AESH. L’implication d’une traductrice professionnelle a assuré le maintien du dialogue avec cette famille allophone et a évité les incompréhensions. Finalement, l’élève va redoubler le CP. Avant la rentrée, l’ÉMAS a travaillé avec l’enseignant pour organiser les temps en classe et préparer la transition. L’intervention aura duré deux mois.

l’équipe

Thomas Durafour est le coordinateur de l’ÉMAS des PEP 01. À sa droite, se trouvent Sabrina Bonnod, coordinatrice de l’ÉMAS d’Entraide Union, Laurence Lefeuvre, assistante administrative, Rachel Lapierre, psychomotricienne et Élodie Lambelho Vaz, psychologue. L’ÉMAS des PEP 01 comprend aussi un éducateur et un ergothérapeute.

Des IME au SESSAD Pro : le Parcours d’Anaïs

À l’occasion de son assemblée générale du 8 septembre 2021, les PEP 01 ont mis en valeur le parcours exemplaire d’Anaïs. L’occasion de témoigner des progrès accomplis au sein des structures grâce à l’accompagnement des professionnels.

 

TOP