loisirs pour tous 01 : premier bilan

Piloté par les PEP 01 et les Francas, le dispositif Loisirs pour tous 01 s’est fait une place auprès des familles et des structures en facilitant l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde de l’accueil de loisirs.

« En six mois, après la communication auprès des familles, les sollicitations ont augmenté de manière exponentielle », souligne Jean-François Roy, responsable du dispositif. Lancé en 2020, ce dispositif est financé par l’État, le Département, la CAF et la MSA. Après une année effective de fonctionnement, le verdict est sans appel : les besoins sont là.

Un soutien pour les familles

Les sollicitations adressées au dispositif ont deux origines : les accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) et les familles. Ces dernières contactent le dispositif, généralement en l’absence de solution pour leurs enfants. « Certaines familles ne s’autorisaient pas à penser que leurs enfants pouvaient être accueillis en centre de loisirs », regrette Jean-François Roy. Or, le périscolaire est souvent un temps de répit et un moyen essentiel, pour les parents, de maintenir une activité professionnelle en plus de favoriser la socialisation de leurs enfants, grâce à l’accueil en milieu ordinaire. La fréquence des accompagnements s’est accélérée, passant d’une quinzaine fin 2021 à 35 situations en avril 2022. Plus de la moitié des familles ont contacté directement le dispositif et un tiers ont été orientées par des travailleurs sociaux. Les autres ont été référées par les ALSH.
L’accompagnement varie selon chaque cas. Loisirs pour tous 01 peut rencontrer une famille pour simplement créer du lien et orienter. Des suivis poussés sont proposés pour les situations complexes et se traduisent par des échanges multiples avec les parents, les partenaires, de la médiation… « On essaie de mettre le plus de monde autour de la table pour éviter les ruptures dans le projet de vie. Chacun apporte des solutions », précise Sylvain Simon, éducateur spécialisé et coordinateur du dispositif. Afin d’avoir une vision fine de la situation, l’équipe peut se déplacer pour observer l’enfant à l’ALSH.

Pour Sylvain Simon, les ALSH ont un rôle précieux dans le développement des jeunes en situation de handicap. « Ils donnent à ces jeunes une manière différente de se voir, d’être valorisés, d’être avec les autres. » Un premier bilan a montré que près la moitié des suivis concernait des jeunes avec des troubles du comportement, un quart souffrait de troubles du spectre autistique, et les autres regroupent des troubles moteurs ou des déficiences. Tous n’ont pas forcément déjà de diagnostic ou de notification MDPH.
« Nous sommes souvent appelés, car les équipes sont mises à mal », résume Sylvain Simon. En manque de moyens humains, les professionnels de centre de loisirs se sentent d’autant plus désarmés que le handicap est peu abordé dans les formations initiales des animateurs.

Guider les centres

En plus des familles, le travail avec les structures s’est accéléré. Une cinquantaine d’ALSH ont été concernées au printemps 2022. Ces interventions regroupent des sensibilisations ponctuelles ou des accompagnements plus longs, favorisés par Loisirs pour tous 01.
Ces derniers se concrétisent par de multiples rencontres sur l’année avec des professionnels. D’abord, une sensibilisation sur le handicap donne des clefs de compréhension. Elle est suivie par des échanges pour bâtir ensemble des outils afin d’améliorer l’accueil des jeunes à besoins spécifiques. « Les centres ont souvent les compétences en interne, mais ne s’autorisent pas à le penser », constate Sylvain Simon. Progressivement, les pratiques évoluent pour mieux intégrer l’inclusion : comment partir des besoins de l’enfant, de l’observation pour construire un projet adapté ? Quelles réponses éducatives déployer ? Comment accueillir et entendre la parole des parents sur les besoins de leurs enfants ?
« Se mettre autour d’une table sert à partager les outils, voir comment les utiliser. On trouve des clefs concrètes d’accompagnement pour une situation. Puis on monte en généralités. L’échange de pratiques désencombre les équipes : on se dit les choses et on cherche une solution ensemble. » Après plusieurs séances, les professionnels sont rassurés, armés et la crainte de l’inclusion est dissipée.

Structurer un réseau

« Vu le nombre de sollicitations, soit notre dispositif est renforcé, soit il faut mieux s’appuyer sur le réseau ! ….. Mais nous nous sommes aperçus du manque de lien entre structures de loisirs, ce qui ne facilite pas l’échange » estime Jean-François Roy
Pour répondre à ce constat, Loisirs pour tous 01 souhaiterait à terme organiser sur les différents territoires du département, des journées à vocation pédagogique et partager ainsi son expérience. 

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