Pôle Ressources Adolescents (PRA) : Engagement citoyen contre accès au permis de conduire

Favoriser la mobilité, le soutien éducatif et l’engagement des jeunes : autant d’objectifs complémentaires du projet de parrainage porté par la ville d’Oyonnax dans lequel le Pôle Ressources Adolescents (PRA) a toute sa place.

À Oyonnax, le coût du permis de conduire freine de nombreux jeunes (surtout des femmes) dans leur accès à la mobilité et à l’autonomie. Pour y remédier, la ville et son PRE (Programme de réussite éducative) ont lancé il y a trois ANS un projet de parrainage innovant. Des adolescents de 16 à 18 ans accompagnent des élèves de CM1-CM2 pendant une année. En contrepartie, une aide de 550 euros est versée à l’auto-école de leur choix. « Le but est de faciliter l’engagement des jeunes », explique Naima Oujaghbi, coordinatrice du PRA. « Le travail porte sur l’aide aux devoirs, mais aussi sur les savoir-faire éducatifs, le comportement. »

 

Une première expérience

Aux côtés du PRE et du PRA, de nombreux partenaires locaux sont impliqués : Éducation nationale, centres sociaux… Chaque été, ils sélectionnent les futurs parrains, repérés parmi leurs bénéficiaires. « On regarde qui est le plus susceptible de s’engager. Le critère n’est pas tant le niveau scolaire, mais les savoir-être. »
Le projet constitue une première expérience professionnelle. Une jeune fille souhaitant devenir orthophoniste a ainsi vécu le travail auprès d’enfants, ce qui a confirmé son choix. Le projet est ouvert aux habitants des quartiers prioritaires politique de la ville. Cette année, neuf jeunes d’Oyonnax et Bellignat sont concernés : un chiffre en augmentation.

Accompagner sur le temps long
Après un premier contact entre le parrain et son filleul, les adolescents suivent une formation de six heures assurée par un enseignant de l’Éducation nationale.

Le binôme se retrouve ensuite chaque semaine au centre culturel pour 1h30 de travail. Avant chaque séance, le parrain échange avec les parents du filleul sur les besoins de l’enfant ou d’éventuels impératifs. Ensuite, le parrain est libre de gérer son temps, de proposer ses activités et ses solutions. À la fin, il rend compte de la séance. « Ils ne sont pas livrés à eux-mêmes », rassure Naima Oujaghbi. « Le référent éducatif du PRE est à leur disposition et ils ont le mail de l’enseignant. Tout se fait dans la bienveillance : si les parents ont un souci, ils en font part au PRE. ». Une dynamique de groupe se crée entre les parrains et filleuls.
À en croire les années précédentes, le projet est une réussite. « Nous n’avons que des retours positifs ! Ils prennent confiance en eux et gagnent des compétences, des méthodes pédagogiques », résume Naima Oujaghbi. Les participants se créent un réseau, apprennent à connaître les partenaires. « Quand un jeune un peu plus âgé parle de l’importance des études, ça résonne plus, ça sème des graines qui vont mûrir dans leur tête. »

 

 

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