À Dinamo Pro, les jeunes sont orientés sur différents ateliers professionnels. Dès 16 ans environ, en fonction de leur profil et de leur maturité, des stages leur sont proposés dans leur domaine d’activité afin d’appréhender l’univers de l’entreprise. Le point de départ est le désir du jeune, en lien avec leurs capacités.
La première mission du coordinateur de stage est de mener des démarches auprès d’entreprises dans le milieu protégé (qui occupe 70 % de l’activité) et ordinaire pour trouver des débouchés correspondant aux besoins de chaque jeune. Dès le printemps, il contacte les ESAT et les entreprises adaptées afin de programmer des stages de trois semaines à un mois pour l’année suivante et d’organiser les accueils en foyer d’hébergement. Ils s’occupent ensuite de chercher des stages en milieu ordinaire.
Inutile de prospecter à vide. Pour dénicher le bon stage, il faut amener le jeune, tomber au bon moment et créer du lien. « J’y vais, je me présente et je regarde si les tâches correspondent au jeune. On trouve toujours des postes de travail qui collent à leurs profils variés », précise Bruno Pellizzoni, coordinateur de stage à Dinamo Pro. « Il faut connaître un peu tous les métiers, montrer qu’on parle le même langage. »
La clef de la réussie est de créer une relation de confiance. En amont, il est parfois utile d’expliquer les particularités des jeunes pour dissiper d’éventuelles craintes et faciliter leur accueil. « Ce qu’attendent les employeurs de nous, c’est de la réactivité et un accompagnement. Il faut qu’on soit là quand ils ont besoin », souligne Jean-François Roy, responsable de territoire sur Dinamo Insertion Pro.
Les retours sont souvent positifs, car les savoir-être sont là. « Les entreprises ont du mal à avoir des jeunes assidus. Les nôtres sont là tous les jours, ont envie de bosser. On tire notre épingle du jeu. Ils ont des difficultés, mais les entreprises peuvent avoir confiance. Régulièrement, en milieu ordinaire, elles sont surprises des échanges qu’elles peuvent avoir avec les jeunes », témoigne Bruno Pellizzoni. « Les jeunes ont besoin que ça colle au niveau relationnel. On a pu mettre fin à des stages rapidement parce que le courant ne passait pas. Parfois, il faut savoir trancher », complète Jean-François Roy.
La réussite des stages implique des liens fréquents avec les entreprises, les familles et beaucoup de déplacements. Bruno Pellizzoni évoque ce jeune avec des troubles autistiques qui doit être accompagné au train à Ambérieu puis cherché à la gare de Bourg pour le conduire jusqu’au lieu du stage. « Il faut prendre ce temps pour ne pas mettre le stage en échec. Ensuite, des routines se mettent en place », relève-t-il.
Le nombre de stages varie en fonction de jeunes. À Hauteville, certains n’ont connu que 2 ou 3 lieux de stage où ils ont renouvelé leur expérience. Un calcul rapide a permis d’estimer que les sortants de l’atelier cuisine ont cumulé 6 mois de stage dans leur parcours. D’autres ont expérimenté jusqu’à huit lieux de stages différents.