Semer les graines du parcours professionnel

L’IME Dinamo Pro propose à ses jeunes dès 14 ans une formation professionnelle à travers cinq ateliers. Adaptée à leurs capacités et leurs envies, elle donne les outils pour envisager un avenir serein en milieu protégé ou ordinaire.

À Hauteville, les premiers pas dans le monde du travail interviennent dès 14 ans, avec l’intégration de deux ou trois ateliers en période de découverte. Ces moments s’inscrivent dans les emplois du temps en parallèle de la scolarité « Ils permettent d’acquérir des compétences et des savoir-être allant au-delà du professionnel », explique Nathalie Botton, manager de service professionnel. Petit à petit le temps scolaire se réduit et laisse place à plus de pratique professionnelle, ce qui permet aux jeunes de se spécialiser. Parmi les six professionnels, un coordinateur de stage assure le lien avec les établissements et entreprises partenaires, et dès 16 ans, selon leur maturité, les jeunes partent en stage en ESAT ou en milieu ordinaire dans des domaines variés (peinture, menuiserie, mécanique…) pour appréhender la réalité du travail. En 2022, 36 jeunes ont participé à 85 stages.
Pour valoriser et certifier leurs capacités, une partie de l’équipe est référente RSFP (Reconnaissance des savoir-faire professionnels). « Les apprentissages sont bien découpés à partir de référentiels métiers construits avec l’AFPA. Les RSFP donnent des objectifs précis et sont une base pour la rédaction de leur CV puisqu’elles sont reconnues par les ESAT », explique Nathalie Botton.

 

Des ateliers pour tous

Pour un travail plus efficient, l’IME favorise des groupes de 6 jeunes. « C’est idéal pour être bien accompagné dans l’apprentissage des gestes professionnels, la connaissance des outils et la sécurité. » En espaces verts, les jeunes se focalisent sur l’entretien (tonte, taille, petit élagage, nettoyage de massifs…) pour être prêts à intégrer les ESAT. Pour plus de diversité, ils participent aussi à des tâches créatives comme le semi de gazon, les plantations ou la pose de clôture. « Ils entrent dans le milieu professionnel, ce qui demande une tenue, des règles de sécurité, de la rigueur. Nous travaillons beaucoup en chantier pédagogique chez des clients pour être sur le terrain. Cela implique de se socialiser, de communiquer, d’expliquer », décrit Jean-Marc Rigaud, moniteur d’atelier.
Dans l’atelier menuiserie, les jeunes démarrent par des créations personnelles pour les familiariser à l’univers. Outre des décorations, l’atelier produit principalement du mobilier extérieur. Une expertise variée et transposable : géométrie, prise de mesure, le visuel, le toucher, la rigueur, le montage, l’usinage. « Le bois est un support pour acquérir des compétences. Peu de jeunes sortent comme menuisier, mais l’atelier leur apprend la persévérance, la concentration », résume Nathalie Botton.
À la cuisine, les jeunes préparent tous les jours des collations pour leurs camarades. Le jeudi, ils cuisinent pour les clients du restaurant d’application « Le Monadi » qui a réalisé 240 couverts entre mars et octobre 2022. « En moyenne, l’atelier compte 14 jeunes. Aujourd’hui, 4 ou 5 pourront travailler en cuisine, principalement en ESAT. Nous faisons beaucoup de stages avec le Croq’Ain à Belley. Depuis un an et demi, certains expérimentent le milieu ordinaire comme l’hôpital de Belley ou le collège du Plateau d’Hauteville», résume Christophe Astori, moniteur d’atelier.
Chaque jeudi, le service du Monadi est réalisé par l’atelier SHL (Service hygiène des locaux). C’est l’activité préférée d’Estelle, dans l’atelier depuis trois ans : « j’aime le contact avec les clients. » Le reste du temps, les jeunes assurent l’entretien de l’IME, seuls ou en équipe et apprennent à laver et à repasser les tenues professionnelles. Pour s’ouvrir sur l’extérieur, le groupe s’occupe également du ménage de la Marpa de Brénod.
Destiné à l’origine aux jeunes en difficulté, l’atelier STI (Sous-traitance industrielle) est en cours de réaménagement. Il va se concentrer sur le conditionnement et préparer les jeunes au travail posté avec une attention à la qualité. Ici, on conditionne, clipse, visse, circuite et assemble pour différents fournisseurs dont le fabricant de jouets Escoffier. Les tâches sont décomposées et les machines plus simples. L’atelier assure aussi le tri de bouchons pour Coeur2bouchons01 et propose des mises en situation en ESAT.


En route vers un CAP
Seymen, sortant d’un collège de Valserhône, arrive à Dinamo Pro en septembre 2021. De suite, il se dirige vers les espaces verts. « J’aime travailler à l’extérieur, avec les machines. » Fin 2022, il réalise son premier stage de quatre semaines dans une entreprise de Montréal-la-Cluse. « Ça s’est super bien passé, mais ça change beaucoup de l’IME ! » Cette première expérience confirme son envie d’entrer en CAP de paysagiste. En septembre 2023, il espère intégrer le lycée des Sardières de Bourg en contrat d’apprentissage avec l’entreprise montréalaise. En attendant, il va poursuivre les stages.

 

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