Les Coordinateurs de Parcours Personnalisé … des promoteurs des besoins et des réponses inclusives pour tous

Interface entre les acteurs de l’accompagnement et les défenseurs des besoins, les coordinateurs de parcours sont présents aux côtés des jeunes et de leur famille de la réception d’une notification à la sortie de l’association en assurant un suivi au plus près des attentes.

Des professionnels indépendants

La coordination de parcours, Sandra Soulé connaît bien. Arrivée à l’IME d’Hauteville en 1997 comme éducatrice spécialisée, elle s’implique au début des années 2010 dans la refonte du projet d’établissement qui fait émerger à titre expérimental la fonction de coordinateur de projet. En 2013, elle se positionne à temps plein sur ce poste. On l’appelle alors « le cobaye des coordinateurs ». Thomas Davallan a rejoint l’aventure plus récemment. Éducateur spécialisé, il intègre le SESSAD autisme en 2016. « J’ai toujours fait un peu de coordination, mais différemment, comme référent éducatif », explique-t-il.

Depuis 2019, ils ont intégré le service de coordinateur créé par l’association. Ils sont désormais sept à suivre des situations sur plusieurs structures. L’an dernier, cinq d’entre eux ont participé à une formation certifiante : une occasion précieuse de réfléchir à leur métier devenu central. « On se questionnait beaucoup sur ce travail, le lien avec les équipes, les familles. Cela nous a permis de voir comment cette fonction a été pensée, de mieux définir notre rôle », se souvient Thomas Davallan.

 « Nous sommes là pour représenter les familles, défendre leurs intérêts », décrit Sandra Soulé. Pour que la mécanique fonctionne, il est indispensable de bien appréhender la place de chacun. « Le coordinateur est l’interlocuteur sur le projet, sa construction, le parcours, les ruptures, les transitions. Pour la mise en action, ce sont les établissements et leurs professionnels qui connaissent mieux l’enfant dans le quotidien », détaille Thomas Davallan.

découvrez la vidéo « Coordinateur de parcours personnalisé : des attentes au projet »

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Accompagner les enfants admis

Si la démarche est actuellement annualisée, une réflexion est en cours pour développer des moyens d’évaluation afin de s’assurer plus fréquemment que le projet correspond toujours aux besoins de l’enfant pour éventuellement le réajuster.

Les coordinateurs sont aussi mobilisés pour les situations complexes, de transition ou présentant un risque de rupture dans l’accompagnement. Dans ces cas-là, ils sont sollicités par les structures, les familles ou les repèrent eux-mêmes.

À l’autre bout du parcours, les sorties sont pour l’instant pensées dans le cadre de la construction des projets. « Préparer la transition, c’est accompagner les familles, leur présenter ce qui est possible », précise Sandra Soulé. « On aide aussi à donner du sens, à comprendre, à cheminer. » Après la sortie des bénéficiaires, un suivi à trois ans impose, au minimum ,un contact annuel pour s’informer de la situation et de l’évolution du jeune. En cas de besoin, un travail d’orientation est possible.

 

Une prime au milieu ordinaire

« Le projet décline un ensemble de prestations proposables par un établissement ou service, mais aussi à l’extérieur », ajoute Thomas Davallan. Le travail des coordinateurs dépasse l’enceinte des structures.

Les réponses sont organisées en fonction des besoins, et non selon ce que la structure peut offrir. La solution doit être cherchée, d’abord dans le milieu ordinaire sur le territoire. « On se demande toujours s’il n’y a pas de réponse au-delà de la structure. Nous avons cet objectif de retour vers le droit commun. » Cette ouverture est facilitée par le positionnement des coordinateurs, situés hors des établissements ou services, sans être sous la hiérarchie des responsables de site. Plus indépendants, ils ont un regard transversal.

Accompagner les enfants admis

Chaque coordinateur suit une quarantaine de jeunes sur plusieurs structures au sein d’un périmètre géographique. « Nous organisons le recueil d’observations pour définir les besoins des enfants », explique Thomas Davallan. « Les professionnels des établissements sont nos premiers partenaires. » Les intervenants extérieurs (école, professionnels libéraux…), les familles et les bénéficiaires sont aussi impliqués. Il faut comprendre leurs attentes et les relayer auprès des professionnels. Les coordinateurs sont une interface. Ils créent les conditions d’un échange productif afin de bâtir un projet d’accompagnement centré sur des objectifs dans lesquels chacun se retrouve.

Si l’accompagnement des enfants admis reste le cœur de leur métier, les coordinateurs sont mobilisés plus tôt. Dès la réception d’une notification MDPH, ils prennent contact avec la famille concernée. Si elle accepte, le coordinateur dresse un état des lieux, recueille les attentes pour appuyer la demande : le besoin est-il urgent ? La solution envisagée est-elle la plus adaptée ? Quelle alternative s’il n’y a pas de place ?

Ces informations alimentent une commission d’analyse qui priorise les situations selon les besoins et les places disponibles. Face à des listes d’attente conséquentes, ce travail en amont est précieux. « Nous essayons de les diminuer, de les fluidifier, d’éviter d’oublier des familles », précise Sandra Soulé. Il assure aussi une vision objective des situations et des choix d’admission.

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