Solution expérimentale contre le refus scolaire anxieux, PREO a été pensé comme une escale où se poser, se reconstruire et reprendre confiance pour repartir de l’avant dans son parcours scolaire. Une réponse innovante et à taille humaine précieuse alors que pour beaucoup, la rupture avec l’école s’accompagne d’un isolement social. « Intégrer un dispositif où les jeunes sont peu nombreux, c’est aussi les aider à retourner vers les autres », raconte Cécile Guillermin, coordinatrice de PREO pendant les deux sessions de huit semaines tenues en novembre, décembre puis en mars, avril. « Les jeunes sentent qu’on ne les juge pas, qu’on les comprend. »
Ces temps ont rassemblé 13 adolescentes du bassin de Bourg-en-Bresse, dont 9 lycéennes et 4 collégiennes. 8 ont été présents régulièrement, 3 sont venus sporadiquement et 2 n’ont jamais pu participer. À l’origine pensé pour des jeunes ayant des difficultés, mais gardant un pied dans leur établissement, le dispositif a évolué vers un public ne se rendant plus en cours depuis plus de six mois. En amont, un bilan avait été réalisé avec l’établissement, l’élève, sa famille et l’équipe de PREO. Au départ, un projet personnalisé était construit collectivement pour définir des objectifs d’accompagnement précis et mettre en place des outils de remobilisation scolaire.
Les sessions comprenaient différents temps. Des cours SAPAD français, mathématiques et anglais étaient assurés par des enseignants. Différents ateliers répondaient aux besoins de chacun : jeux de société, yoga, art plastique, visite de musée, cinéma, cuisine pour réapprendre à être ensemble… La psychologue apportait son expertise par le biais d’ateliers sur des thèmes liés à l’adolescence (confiance, estime de soi, culpabilité…) ainsi que des moments d’échange, en groupe ou individuels. « Le binôme pédagogique/psychologique est précieux », résume Cécile Guillermin. Si l’éducatrice était au cœur de la coordination du parcours de l’élève, l’association de ces derniers, des familles, des enseignants, de l’établissement d’origine a été essentielle. Pour sa première année, le dispositif a fonctionné grâce à un partenariat. La Fédération générale des PEP a apporté une subvention tandis que l’Éducation nationale a financé les heures des professeurs.
À la fin de chaque session, les élèves sont repartis avec un livret regroupant les objectifs fixés, les moyens mis en place, le bilan ainsi que des perspectives et des propositions pour la suite. Les résultats montrent que tous les participants ont bénéficié d’une reprise de scolarité, sans toutefois retrouver un parcours « ordinaire ». Différentes solutions leur ont été proposées : cours SAPAD dans l’établissement ou un lieu tiers, un réajustement du parcours scolaire ou la construction d’un parcours de soins en lien avec la scolarité. Désormais, pour PREO, le prochain défi est, outre l’ajustement du projet aux attentes du terrain et le développement de partenariats, la pérennisation du dispositif.