DINAMO Pro : un Enseignant Activité Physique adaptée (APA)

Facilitateur d’ouverture sur la cité et de bien-être, le sport occupe une place centrale à Dinamo Pro. Pour remplir ces objectifs, l’IME peut compter sur la créativité et l’implication de son enseignant APA.

Jérémy Menant ne se destinait pas spécialement au milieu du handicap. Ce n’est que lors de sa troisième année de licence STAPS que le déclic survient après avoir choisi l’option APA (Activité physique adaptée) et démarré un stage en cardiologie. « Ça m’a montré l’utilité que l’on pouvait avoir. Je me suis dit que je faisais du bien aux gens. » Dans la foulée, il se dirige vers le handisport et participe à la préparation du club de pararugby de Toulouse, une référence mondiale. Le contact avec ce public est une seconde révélation.

En Master, Jérémy Menant poursuit dans le milieu handisport où il souhaite faire carrière. Quand un projet de départ au Québec où ces disciplines sont plus professionnalisées n’aboutit pas, il change d’optique. Il découvre les EHPAD et prépare un mémoire mêlant développement de la motivation des sportifs handisport et prévention des chutes chez les séniors.

 

Des missions très variées

Diplôme en poche et ayant envie de voir du pays, Jérémy Menant rejoint Hauteville en octobre 2018 sans connaître le monde des IME. « Dans le handisport, vous avez des accidentés de la vie qui viennent pour se dépasser et être valorisés. Ici, nous répondons à des besoins, nous développons des compétences. La vision de l’athlète est complètement différente. »

À Hauteville, le sport et l’enseignant APA ont toute leur place. « Sur la semaine, je vois les 75 jeunes. La force de mon métier est que je les connais tous. » Intégré à l’équipe de vie sociale, il participe aux réunions qui lui apportent des clefs d’accompagnement des jeunes. « La force de l’IME est d’avoir une équipe stable et très soudée. »

 

Du sport pour tous

L’enseignant APA propose à chacun des activités physiques qui lui correspondent. Des créneaux sont réservés au gymnase voisin deux fois par semaine pour les internes. Le mercredi après-midi, des activités sportives sont organisées pour les jeunes restant à l’IME. C’est dans cette optique et pour faciliter l’apprentissage du VTT qu’un petit parcours a été créé avec le concours des ateliers espaces verts et menuiserie. L’accent est mis sur les sports de plein air (ski, randonnée, VTT…), un choix motivé par le cadre de vie et soutenu par les partenaires publics. En ce sens, pour développer l’escalade, l’IME s’est doté d’un mur qui sera ouvert aux jeunes d’autres structures : une nouvelle manière d’ouvrir l’établissement sur l’extérieur.

Un autre temps fort est la participation aux journées sport adapté jeunes, organisées par le CDSA (Comité départemental du sport adapté). Bimensuelles, elles s’articulent autour de la découverte d’un sport, décomposé pour être accessible par des publics aux âges et profils variés. « C’est assez ludique. En franchissant les étapes, on arrive à pratiquer le sport de manière adaptée. Il y a toujours un atelier ou deux pour les jeunes qui connaissent le sport. »

Jérémy Menant intervient aussi dans les activités de jour spécialisées, pensées avec les éducateurs. Ces temps sont destinés aux jeunes que les particularités (troubles de l’attention, fatigabilité…) empêchent de rester toute la semaine en classe ou en atelier. Par groupe de 3 à 5 bâtis selon leurs profils, ils participent à des activités manuelles, créatives ou, bien sûr, sportives. « J’essaie de garder le côté sportif. Cette année, on découvre un nouveau sport tous les jeudis », résume Jérémy Menant. Il est aussi impliqué dans le projet de sport santé, développé avec le CDSA, pour favoriser l’activité et lutter contre le surpoids. Il organise chaque semaine une séance de marche nordique tandis que l’infirmière assure le suivi sanitaire.

 

Une passerelle pour l’inclusion

Chaque année, cinq ou six demi-pensionnaires intègrent un club en milieu ordinaire. Pour que l’expérience réussisse, Jérémy Menant s’appuie sur les coordinateurs de parcours et ses observations du niveau sportif des jeunes. Ensuite, un travail est mené avec la famille et le club auquel il explique la démarche, le profil et les centres d’intérêt du sportif en herbe. « Pour l’instant, ça a toujours marché. Le jeune et les coachs ont mon numéro et les derniers sont de plus en plus sensibilisés ou formés au handicap. »

Autre exemple d’inclusion réussie : le partenariat avec le collège d’Hauteville sous la bannière du sport partagé. Quatre jeunes de l’IME participent à des séances hebdomadaires de VTT tandem avec les collégiens. L’occasion de vivre de belles expériences, de sensibiliser au handicap, mais aussi de travailler la socialisation et l’entraide. « Le tandem développe de nombreuses compétences et impose de beaucoup communiquer. Je vois des jeunes qui ressortent transcendés », raconte Jérémy Menant pour qui les différences s’effacent derrière les guidons. Et les résultats sont là : les binômes bugistes ont été 5 fois champion de France en 7 ans.

Les groupes de l’IME et du collège se retrouvent aussi à la piscine. « Le but est de faire passer l’attestation “savoir nager”. Les jeunes les plus à l’aise nageront avec les collégiens », explique Jérémy Menant. Là encore, le sport facilite l’ouverture d’esprit, le changement des habitudes et des mœurs.

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